Un rêve de pont.

Publié le 25 Mai 2016

un pont de rêve

un pont de rêve

Bonjour à tous,

Comme les dernières fois, je suis allée chercher une image libre de droit sur www.pexels.com pour appuyer mon récit.

Bonne lecture.

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Comment dire? Cela fait une bonne dizaine de fois que je passe devant ce pont sans oser l'emprunter. Il est tellement à sa place dans son écrin, tellement porteur de rêves que je n'ose pas dévoiler ce qui se cache à l'autre bout.

 

Je me suis décidée : demain, je le franchis. Ma nuit a été agitée, ce pont m'a hantée et mes rêves aboutissaient à un vide béant dans lequel je tombais parce que je n'avais pas vu que le pont ne menait nulle part, ou bien le pont n'en finissait plus, je n'en voyais pas la fin et rien ne venait changer ce que je voyais en avançant. Le soleil s'est levé alorsque j'avais les yeux grand ouverts depuis plusieurs minutes.

 

Ma journée passée dans les brumes de ces rêves ne fut guère satisfaisante, ce pont commençait à prendre beaucoup trop de place dans mes pensées. Il était vraiment temps que je le franchisse.

 

Je serrais les poings en montant sur LE pont. J'ai fermé les yeux pendant les deux premiers pas, ce n'était pas vraiment une bonne idée au vu de l'irrégularité de la surface et j'ai bien failli me tordre la cheville droite. Ca commençait bien... En passant sous les branches, mon coeur battait plus vite que la normale, mes rêves me revenaient en mémoire et j'anticipais une grande déception. Ce n'est qu'un pont, me disais-je. Un pont dans un parc que tu traverses tous les jours. Rien de tellement excitant. Mais voilà, je ne pouvais m'empêcher de croire que quelque chose d'extraordinaire se cachait au bout. J'avais même imaginé trouver un Leprechaun et son or, ou un prince charmant, ou un nouveau monde... Tout en me disant que rien de tout ça n'existait. J'ai croisé les doigts dans la poche de mon manteau.

 

J'avançais doucement pour ne pas briser trop vite mes espoirs. Je ne pus en croire mes yeux. Alors ça existait vraiment. Les passages vers d'autres mondes existaient. Je passais d'un simple pont décoratif à un pont de pierre qui semblait ancien et fort utilisé, les pierre présentaient un aspect lisse et usé. Je n'ai jamais eu un si grand sourire. Le ciel bleu était traversé de quelques nuages blancs effilochés. J'entendais le chant d'un oiseau dans un arbre proche. Il faisait des trilles et je me sentais accueillie dans cette contrée inconnue. L'herbe était haute et parsemée de graminées qui ondoyaient sous la brise. Un sentiment de paix m'envahit et me fit me détendre complètement. Je me suis assise, j'ai respiré l'air pur et ai fixé mon regard sur le sommet enneigé d'une montagne lointaine. La quiétude. Enfin.

L'oiseau s'est tu dans son arbre, il ne restait que le bruissement des graminées dans la plaine. J'ai fini par m'allonger sur le dos, un brin d'herbe au coin de la bouche, les mains croisées derrière la nuque. J'ai regardé passer les nuages dans le ciel en leur trouvant des formes originales : un dragon, un oiseau ou un mouton qui se promenaient sur le fond bleu du ciel. Après ce qui m'a semblé être plusieurs heures, j'ai emprunté le bout de pont en pierres pour retourner dans mon monde bruyant et pollué. Le pont redevient rapidement celui de rondins qui menait dans le parc de ma ville. Le bruit des autos prit le dessus et les oiseaux du parc chantaient tant qu'ils pouvaient pour se faire entendre par dessus ce vacarme. Apparemment, ce côté-ci du pont avait un temps plus lent : les gens qui traversaient le parc au moment où j'étais montée sur le pont n'avaient pas tellement avancé. Il ne devait pas s'être passé plus de 10 secondes et j'avais bénéficié d'un long temps de repos. J'avais le sourire en rentrant chez moi. J'avais à présent un moyen d'évasion et de repos quand tout deviendrait trop difficile à porter.

 

Je me fis une tasse de thé à la lavande que j'ai humé en me remémorant la paix ressentie dans la plaine de graminées. Je n'avais jamais aussi bien dormi que cette nuit-là.

Rédigé par Magalie

Publié dans #Brèves

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