Les écureuils

Publié le 5 Mai 2016

illustration évocatrice par René Hausman

Bonjour, bonjour,

J'ai appris le décès de René Hausman avec un pincement de cœur. J'aimais bien ce grand homme massif dont le sourire éclairait les yeux d'une étoile polissonne. Je ne pouvais pas laisser passer l'occasion d'écrire en m'appuyant sur un de ses dessins.

Voici donc une (très) brève qui s'appuie sur l'illustration ci-dessus.

Allongée à l'ombre d'un arbre, je laisse l'odeur de l'herbe envahir mes narines et les bruits de la nature s'installer dans mes oreilles.

Je sens quelques brindilles qui me démangent dans le dos, je sais que ma mère ne sera pas ravie de voir les taches vertes et brunes sur ma blouse blanche... Tant pis. Ma paresse me permet de belles découvertes et bien des instants de plaisir en me sentant bercée. Un rayon de soleil me caresse le nez, le bruissement du feuillage annonce une brise, et le pépillement des oiseaux m'apaise.

Je me laisse surprendre par le sommeil.

C'est un mouvement dans les branches qui me réveille et j'ai juste le temps d'apercevoir un éclair roux au dessus de moi avant de recevoir un gland sur le front. L'écureuil qui courait là-haut s'arrête un instant. Je peux voir sa queue touffue qui s'agite nerveusement, lui servant de balancier sur sa branche fine. Il ne semble pas me voir et je suis heureuse de le voir sauter de branche en branche. Le voilà qui saute sur l'arbre voisin et qui disparaît derrière des feuilles plus larges. Les branches, secouées par son passage de funambule, m'indiquent sa direction. Il est passé sur l'arbre suivant. Je ne peux plus voir les branches s'agiter, il doit être en quête d'une noisette et s'être approché du sol.

Cette vision m'a collé un sourire indémontable. Je remercie en pensée pour cet instant l'esprit de la nature qui m'a offert un peu de magie.